Septième jour
Avery Island
Nouvelle journée et départ pour New Iberia. Plus précisemment Avery Island, siege de l'usine Tabasco tenue depuis des générations par la famille McIlhenny. Fortune faite grace à la célèbre sauce, le clan a fait un magnifique jardin dans lequel on peut se promener librement : chênes tri-centenaires, mousse espagnole, hibiscus,alligators, tortues... L'endroit est aussi une réserve où viennent nicher des centaines d'oiseaux. Sans la chaleur, le paradis pourrait sans doute ressembler à cet endroit.
La visite de l'usine vaut elle aussi le coup. Pas pour regarder la chaine de production sur laquelle s'activent les ouvriers, mais pour le film de promotion à la gloire de la marque. La
présentatrice à la coiffure très années 80 montre les différentes étapes de fabrication de la célèbre sauce. Grand moment, la récolte du piment supervisée par un des fils McIlhenny, qui pose
délicatement un fil rouge sur les plants à récolter. C'est ensuite les ouvriers Noirs qui font le reste du boulôt. L'esclavage est peut-être fini mais certains comportements subsistent. La visite
se termine bien entendu par la boutique où le marchandising est roi et où on trouvent tous les objets, mêmes les plus improbables à l'effigie de la marque : T-shirts, tabliers, cravates, lacets,
livres de cuisines, chaussures...
Oak Alley Plantation
Nous continuons notre route en direction de la Nouvelle Orléans et nous arrêtons en chemin au lieu dit La Vacherie. Parmi les nombreuses plantations qui se suivent celle de Oak Alley est peut-être la plus belle de Louisiane. L'endroit est magnifique, Avant de se diriger vers l'imposante demeure au centre du domaine nous sommes attirés par de modestes cabanes en bois. A l'intérieur se trouve une exposition permanente sur la vie des esclaves qui ont travaillé dans la plantation. Ce qu'on y apprend glace le sang : emprisonnement, conditions de travail abominables, taux de mortalité vertigineux, supplices inhumains... La visite se poursuit à l'intérieur de la vaste maison coloniale. Le guide en costume d'époque nous raconte l'histoire du lieu et de ces habitants. Ce qui choque évidemment, c'est le contraste entre la vie des maîtres - la famille Roman - issue de la riche bourgeoisie Néo-Orléanaise, et celle de leurs esclaves. La magnifique bâtisse, son service de table, ses meubles en bois précieux, comparées aux pauvres cabanes en bois de ceux qui les servaient. Cette visite ne laisse pas indifférent et laisse penser que le film Jungo de Quentin Tarantino est sans doute encore en dessous de la réalité
Geno Delafose
Enfin arrivés dans la banlieue de la Nouvelle Orléans. Le temps de poser nos affaires dans l’hôtel que nous avons réservé à Métairie et nous nous rendons directement au French Quarter. L'endroit est très animé. Les hordes de touristes visitent les boutiques de souvenirs qui passent de la musique cajun et zydeco à fond la caisse. Nous avons repéré sur un de nos guides une adresse sur Decatur Street, l'Evangeline. L'assiette de dégustation saucisse-boudin servie d'une sauce à la crème vaut effectivement le détour.
Mais pas trop de temps de traîner. Nous roulons ensuite vers Mid City Lanes et avons toutes les peines à nous garer en face du Rock n Bowl. C'est jeudi, donc soirée Zydeco. Et la tête d'affiche est Geno Delafose. L'ambiance est festive et comme me le fait remarquer mon compagnon de route il semble que tout le monde ait le rythme sur la piste de danse. Après plusieurs années sans l'avoir vu Geno est toujours aussi impressionnant. Dans la variété de son répertoire, alternant two-steps, valses, swamp pop,, balades, country... Dans le charisme qu'il dégage, statique sur scène mais avec ce grand sourire. Sa popularité se vérifie par la dizaine de mains qu'il serre entre chaque morceau. Dans la foule je retrouve Sunpie Barnes en train de danser. Rendez-vous est pris pour le retrouver demain sur Oak Street.